Toits végétalisés

Autrefois, les toits de la ufaFabirk n’avaient pas d’isolation thermique. Ils étaient recouverts de goudron cartonné. Les chemins et les places étaient en majeure partie goudronnés. En été, il faisait très chaud à l’intérieur des bâtiments, l’air extérieur était irrespirable, et la poussière tourbillonnait. Aujourd’hui, ce sont 4000 m2 de toits plats qui ont été végétalisés avec des plantes, des herbes et des arbustes vernaculaires. 

Les toits végétalisés améliorent l’isolation thermique des bâtiments, et retiennent environ 500g de poussière par mètre carré et par an de s’échapper avec le vent, ce qui correspond au contenu d’un sac d’aspirateur. Au total, les toits végétalisés de la ufaFabrik absorbent la quantité considérable de 2 tonnes de poussière par an. Il faut environ 1,5 m2 de surfaces végétalisées pour génèrer le besoin en oxygène d’un être humain.   

Par ailleurs, les toits végétalisés ont deux autres conséquences positives :

Premièrement, ils filtrent les précipitations et retiennent la pollution, ce qui apporte une contribution importante à la préservation de l’eau en surface et de l’eau souterraine.

Deuxièmement, la végétalisation des toits permet un écoulement ralenti de l’eau de pluie, car le substrat est très absorbant. En un an, les plantes permettent l’évaporation d’environ 75% des précipitations. Ainsi, le risque est réduit, lors de pluies torrentielles, de voir déborder les eaux usées des canalisations dans l’eau de surface. Ce risque peut aussi être réduit par la construction de bassin de récupération de l’eau de pluie. La construction d’un réservoir d’une contenance d’un mètre cube coûte cependant 2000€. Pour le même résultat, on peut utiliser 50m² de toits végétalisés, avec une couche de substrat de 10cm d’épaisseur. Cette couche de substrat peut absorber 1,5 m3 d’eau lors de forte pluie (environ 30mm de précipitations). Les toits végétalisés sont  pour les mêmes coûts plus performants que les bassins de récupération de l’eau de pluie, et même prendre en considération les effets bénéfiques sur l’environnement et le climat.

Entre temps, les toits végétalisés sont devenus des objets d’étude pour l’Université technique de Berlin et pour l’école supérieure spécialisée de Neubrandenburg. Tous les ans, en mai-juin et en septembre, la diversité végétale est analysée scientifiquement, afin de pouvoir faire un suivi de l’évolution à long terme de la couverture de végétation et de la solidité des toits. Pendant l’été, certains toits sont humidifiés grâce à l’eau de pluie collectée. Ainsi, ce ne sont pas seulement de robustes plantes et orpins qui peuvent croitre ici mais aussi des papilionacées aux couleurs magnifiques telles que la luzerne, le houblon et la vulnéraire. Au total, une centaine de plantes différentes poussent sur les toits végétalisés, ce qui est plus que dans les prairies municipales. Cette diversité ne régale pas seulement le regard des visiteurs mais aussi les insectes et les oiseaux, qui trouvent ici un menu de choix.

Des feuilles de Polylefin non toxiques et  recyclables sont utilisées pour le calfeutrage des toits végétalisés. Le substrat se compose d’un mélange de terre et d’argile expansée ou d’ardoise expansée, qui à l’état mouillé pèse moins lourd que le sol normal, et qui présente l’avantage de pouvoir stocker plus d’eau. La couverture de végétation et la couche de substrat protègent l’étanchéité des toits de l’érosion et augmentent ainsi leur durée de vie.